COMMENT DÉFINIR LA PART DE RÉCOLTE DISTRIBUÉE EN AMAP ?

COMMENT DÉFINIR LA PART DE RÉCOLTE DISTRIBUÉE EN AMAP ?

Distribuer en AMAP et sur un marché:

Le contrat AMAP doit garantir à la fois un juste prix pour le paysan calculé à partir de ses charges réelles au prorata du % CA réalisé en AMAP et une part de récolte équitable au prorata également du % CA réalisé en AMAP.

Si le maraicher fait 50 % de son CA en AMAP, les mangeurs doivent retrouver dans leur panier hebdomadaire 50% de chaque légume frais ou de garde, avec un maximum décidé en accord avec les amapiens quand il y a surproduction comme avec les pommes de terre, ne pas réserver 80% des tomates pour son marché (produit d’appel) et distribuer 80% des choux aux amapiens, ne pas faire de tri de calibrage des légumes et privilégier le panier des amapiens quand les quantités sont insuffisantes.

Chacun cherche un moyen juste de pallier le manque de maturité de certaines variétés de saison, petits pois, haricots, tomates voire n’en mettre qu’une par panier! En servant les 10 ou 15 premiers paniers par exemple, puis les suivants aux autres distributions, voire même ne mettre qu’une tomate.

Distribuer 100% en contrat AMAP:

le 100% en AMAP: c’est le système le plus abouti, une garanti pour le producteur de revenus constants, garanti pour les mangeurs de se voir attribuer en totale transparence une part réelle de la récolte, de ne pas manger les invendus du marché ou les surplus de production quand le producteur ne respecte pas la charte des AMAP.

L’avenir des légumes Bio sur les marchés :

Au Maroc, la journée (10h de travail)  d’un salarié agricole est payée 7 à 10  euros. Or la production bio du Maroc est exportée en totalité en Europe et en France particulièrement.
Si le producteur distribue ses productions en AMAP et sur un marché et qu’il prend comme référence pour fixer le prix de son AMAP le marché, il est en grande précarité. Compte tenu de cette concurrence mondialisée, les prix du bio vont baisser de plus en plus. La meilleure preuve, le bio dans les discounts. Alors que le poste main-d’œuvre représente 55% du prix de revient en bio, il est certain que les financiers développeront la production bio là où les salaires sont les plus bas.
Les paysans ont connu exactement ce scénario en conventionnel il y a 30 ans. Les lois du marché n’ayant pas changé, on peut écrire exactement le scénario qui va se produire sur le marché du bio. Ce n’est pas un hasard si la France a perdu en 20 ans 3 paysans sur 4! L’AMAP est donc bien une alternative économique qui permet de sortir de cette spirale infernale du toujours moins cher en prenant en compte non pas le marché mais les véritables coûts de production de chaque ferme.