Paysans en AMAP en colère !

 
Depuis lundi soir 29 janvier 20h45, la base Leclerc Grand Ouest (SCA Ouest) de Saint-Etienne de Montluc est bloquée par des paysan.nes du GAB44, du CIVAM44, de la Confédération Paysanne 44 et de paysans sympathisants. Ce collectif de paysans du 44 se relaient jour et nuit sur place.

Nous vous invitons à les rejoindre sur le site avec vos voisins, amis, citoyens partageant nos valeurs ! Pour une heure ou plusieurs jours, vous pouvez ramener à boire, à manger, de la musique ou tout autre proposition ou matériel pour aider à tenir le blocage dans la durée.

 
L’ objectif est de faire pression sur le gouvernement et la grande distribution, pour qu’enfin la loi Egalim soit respectée. Le prix des produits payés aux paysans et paysannes doit être indexé sur leur coût de production. L’engagement des 20% d’alimentation bio dans la restauration collective doit être respecté. Le collectif demande l’abandon des accords commerciaux de libre-échange. Ce collectif d’organisations paysannes ne souhaite pas que les normes environnementales soient remises en causes afin de poursuivre la transition agroécologique mais que les pratiques mises en place pour y répondre soient justement rémunérées !

 
Les paysans et amapiens du Conseil collégial de l’InterAMAP44 sont solidaires du mouvement paysan et appelle les AMAP à relayer et soutenir ces revendications. Les paysans livrant en AMAP partagent le constat d’impatience et de mécontentement qui enfle dans les campagnes. Les difficultés pour le monde agricole sont une réalité : il est urgent de revaloriser le revenu des agriculteurs·trices qui doivent pouvoir vivre de leur métier. Mais attention aux récupérations politiques et agro-industrielles d’une mobilisation et d’un mal-être paysan profond. Le risque : un nivellement par le bas des ambitions environnementales et des pratiques agricoles durables. En effet, nous pointons les responsabilités du modèle agro-industriel dans le mal être paysan et alertent sur le risque de faire des normes environnementales un bouc émissaire. Garder le cap nécessaire de la transition agroécologique. Des paysans et paysannes regrettent ainsi certains discours qui profitent de la situation pour rejeter la faute sur les normes environnementales. Ces mesures sont là pour assurer la pérennité des systèmes agricoles et alimentaires sur le long terme et donc garantir notre souveraineté alimentaire. Elles permettent de préserver la santé des agriculteurs, des citoyens et de l’environnement.

Nous alertons donc sur la nécessité :
  • de l’action immédiate et impérative face au changement climatique et au déclin de la biodiversité.
  • de l’accompagnement des fermes et des paysans dans la transition agroécologique,
  • d’installer massivement de nouveaux.elles paysan.nes

La solution : La promotion et l’accompagnement d’une agriculture autonome (sobre en intrants), économe (affranchi du surendettement), redonnant une place prépondérante à l’arbre, aux systèmes herbagers et à la biodiversité, recréant du lien entre éleveurs et producteurs de cultures (céréaliers, maraîchers, viticulteurs), préservant les ressources (dont les sols et la qualité de l’eau) et soucieuse du bien-être des paysans dans leur travail, pour des réponses globales et de long termes. Cette agriculture ne se décrète pas : pour émerger et se diffuser, elle doit être accompagnée et soutenue par les pouvoirs publics.

Conseil collégial de l’interAMAP44