« C’est pire que la sécheresse » . Le printemps 2024 a été particulièrement dévastateur pour les maraîchers et agriculteurs français, avec des conditions météorologiques chaotiques exceptionnellement défavorables qui ont gravement affecté les récoltes.
Facteurs météorologiques:
- Précipitations excessives : Pour les six premiers mois de 2024, il est tombé 683 mm de pluie, soit presque autant que le total annuel de 672 mm en 2022.
- Réduction de l’ensoleillement : L’ensoleillement a été réduit de moitié par rapport à 2023, affectant la photosynthèse et la croissance des plantes.
- Températures anormalement basses : Les températures sont restées en dessous des normales saisonnières, ralentissant la croissance des cultures.
Impact sur les cultures: Les maraîchers, tels que celui témoignant des dégâts subis dans ses serres inondées, constatent des pertes massives. Par exemple, après les orages récents, 180 mm d’eau sont tombés en 48 heures, submergeant les serres et rendant impossible la plantation à l’extérieur. Les maladies prolifèrent dans les conditions humides, détruisant les récoltes comme les tomates, tandis que les pommes de terre pourrissent dans les sols argileux saturés d’eau.
Conséquences économiques: Ces conditions désastreuses menacent le chiffre d’affaires annuel des maraîchers et mettent en péril leur exploitation. En outre, les récoltes de blé, essentielles pour le pain, ontété entravées par un automne pluvieux qui a empêché les semis. Cette situation aura des répercussions sur l’alimentation des élevages l’hiver prochain, forçant les agriculteurs à acheter de la nourriture animale à des prix potentiellement élevés sur les marchés à terme.
Solidarité et résilience
Les AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne), qui fonctionnent sur la base de contrats de solidarité entre consommateurs et producteurs, jouent un rôle crucial en cette période difficile. Les consommateurs sont encouragés à relire la charte nationale des AMAP pour mieux comprendre et partager les risques et aléas de la production agricole.
Reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle: Après les violents orages du 19 juin, un arrêté publié reconnaît l’état de catastrophe naturelle dans 46 communes de la Loire-Atlantique, facilitant l’indemnisation des sinistrés. Cette reconnaissance est cruciale pour de nombreuses communes françaises touchées par des épisodes orageux entre le 17 et le 21 juin.
Espoir pour l’avenir: Malgré ces défis, les maraîchers gardent espoir. La seconde moitié de l’année pourrait permettre un rattrapage des cultures. Les poireaux et choux, qui se portent bien dans les conditions actuelles, peuvent contribuer à sauver le chiffre d’affaires. La diversité des cultures reste un atout majeur pour la résilience des exploitations agricoles. La situation appelle à une solidarité accrue et à un soutien aux agriculteurs pour surmonter cette période difficile et assurer la continuité de la production alimentaire.
Conseil collégial des paysans et des mangeurs en AMAP