Historique
Ce projet est né lorsque mon dernier emploi prit fin pour cause d’automatisation. J’avais alors 37 ans, une enfant de 5 ans et une grande envie de créer mon emploi dans le domaine agricole, étant issue de ce milieu depuis des générations, pour participer à l’amélioration du cadre de vie que nous transmettrons aux générations futures et produire des aliments de qualité et sains pour nous et l’environnement.
Mes parents ayant été maraîchers et éleveurs de lapins, j’avais à ma disposition 3 bâtiments d’élevage désaffectés en bon état qui ont fait naître l’idée de produire des champignons afin de les réhabiliter. La culture de champignons de Paris était inexistante en Bretagne et pourtant elle présente de nombreux avantages : elle n’exige pas de terre arable, puisqu’on les cultive sur des déchets agricoles (paille + fumier de cheval), transformés à leur tour, après la culture, en engrais et conditionneurs de sol de premier choix ; de plus, les champignons constituent un apport supplémentaire de protéines, de vitamines indispensables et de minéraux qui en font une véritable viande végétale.
L’offre de formation étant inexistante en France pour cette production, je me suis auto formée grâce à des ouvrages techniques en français et en anglais, écrits par des spécialistes de la culture du champignon et j’ai contacté plusieurs Centres Techniques du Champignon en Europe. J’ai effectué des stages chez un producteur bio en Allemagne et chez un spécialiste du champignon sur l’Ile de Man.
Entre temps, j’avais été informée que je ne pourrai pas exploiter les bâtiments de mes parents, ceux ci étant situés dans un périmètre de protection d’un point de captage d’eau potable. Mais, en novembre 2007, proposition m’a été faite de mettre à ma disposition un ancien bâtiment situé à MoustoirRemungol à 10 mn de Pontivy, mon projet intéressant vivement M. Onno JeanMarc, portant un projet de méthanisation. J’ai ainsi à ma disposition une énergie renouvelable pour favoriser la croissance du champignon à une température douce et constante l’hiver dans de très bonnes conditions d’hygiène. De plus, je réutilise un bâtiment existant, répondant ainsi à ma volonté de recyclage. Tous les éléments sont donc réunis pour développer une production artisanale et locale de qualité.
Afin d’obtenir la capacité professionnelle pour m’installer et prétendre aux aides JA, j’ai intégré en septembre 2007 la formation qualifiante au BPREA, option maraîchage biologique, dispensée par la Chambre d’Agriculture du Morbihan. Le diplôme a été validé en juin 2008, et le 6 mars 2009, je bouclais le financement du projet grâce au réseau de l’économie sociale et solidaire (la Nef, Biocoop Callune de Pontivy, les Cigales, Garrigue, et Bretagne Capital Solidaire), Oaled, JeanMarc Onno et le Crédit agricole. Les travaux d’aménagement du bâtiment ont commencé en juillet 2009 (terrassement, dallage, montage et équipement des salles de culture) et la production a démarré dès novembre 2009.
Le produit
Je suis donc heureuse de voir aboutir ce projet et proposer à la vente du champignon de Paris biologique, d’une belle couleur noisette, plus savoureux que son cousin blanc. Sans sel, sans sucre et sans graisse, il est bénéfique pour tout le monde et, contenant également moins d’eau, il se réduit moins à la cuisson. D’autre part, il est étonnamment nutritif, fournissantplusieurs minéraux et vitamines, dont le cuivre, le sélénium, les vitamines B2, B3, B5 et la vitamine D. Certains principes actifs qu’il contient seraient bénéfiques pour la santé intestinale. D’ailleurs, de l’avis de nombreux experts, le champignon constitue un des segments les plus prometteurs de la médecine, qui commence tout juste à mesurer son potentiel thérapeutique.
Enfin, le champignon étant une bonne source de protéine (3,2 g pour 100 g), il peut jouer un rôle important dans une alimentation végétarienne ou végétalienne. Les champignons contiennent en moyenne entre 15% et 30% de leur masse déshydratée en protéine. Ce qui représente 50% des protéines retrouvées dans les œufs et 33% de celles de la plupart des viandes!
Je privilégie la commercialisation en vente directe par le biais des Amaps et groupements d’achats, afin de garder le lien et pouvoir proposer un produit de qualité à un prix raisonnable. J’approvisionne également les magasins Biocoops et autres indépendants sur le 56, 22, 29 et 35, les magasins de producteurs, la restauration collective et hors domicile, les maraîchers pour compléter leur étal ou leurs paniers, et la champignonnière a permis de créer 7 emplois à temps partiel …